La ministre des Armées, Florence Parly. — UGO AMEZ
« La procédure est enclenchée », indique le ministère des Armées. Six généraux signataires de la
tribune controversée parue dans Valeurs Actuelles le 21 avril dernier, qui dénonçait le « délitement » de la France, ont reçu une convocation à comparaître devant un « conseil supérieur » militaire, selon une information du Monde confirmée par le ministère des Armées.
Les convocations, signées par la ministre des Armées, Florence Parly, ont été envoyées le 25 mai à ces six généraux de deuxième section («2S»), retraités mais toujours susceptibles d’être rappelés, écrit le quotidien. Le ministère précise que les auditions devraient avoir lieu d’ici à « quelques mois ».
La radiation possible
Sont convoqués les officiers – sur la vingtaine de généraux « 2S » signataires – qui ont publiquement assumé cette signature dans les médias. Les autres « 2S » ont reçu un courrier leur demandant s’ils confirmaient avoir signé la tribune. En fonction de leur réponse, ils seront à leur tour convoqués ou pas. Dans la convocation, le ministère des Armées considère que ce texte au « ton accusatoire, outrancier et polémique » engage « l’image des armées », selon Le Monde.
Ces signataires de haut rang encourent la radiation, a averti fin avril le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre. L’un d’eux, le général Emmanuel de Richoufftz, a été aide de camp du Premier ministre Pierre Mauroy au début des années 1980. Un autre, Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, a déjà été radié en 2016 pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais.
Le dernier mot pour le président
Au terme de la procédure devant le conseil supérieur – composé de généraux appartenant au même corps d’armée (terre, air, mer) – le dernier mot en matière de sanction revient au président de la République, chef des armées.
Les 18 soldats d’active par ailleurs identifiés parmi les signataires – dont quatre officiers – se sont pour leur part désolidarisés depuis de la tribune à l’exception d’un (le 18e s’est déclaré étranger au texte et invoque l’usurpation d’identité). Des sanctions seront néanmoins prononcées à leur encontre. Mais elles seront adaptées au vu de leur changement de position.
Une deuxième tribune
La fameuse tribune appelait le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme. Les signataires y dénonçaient le « délitement » qui frappe selon eux le pays et se disent « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la Nation ».
Une deuxième tribune, évoquant un risque de « guerre civile » en France, a été signée depuis par des militaires en activité qui n’ont pas été identifiés.